Corentin Hugot, diplômé de la promotion 2021 de l’ENSC, nous partage son parcours et son expérience d’entrepreneuriat à l’international.
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Rencontre avec Corentin Hugot, alumni de l’ENSC et cofondateur d'une start-up aux États-Unis

Pouvez-vous nous parler de votre parcours après l’ENSC ?
« À la suite de l’obtention de mon diplôme, j’ai rejoint l’entreprise Sharelock, qui m’avait déjà accueilli pour mon stage de fin d’études. Après plusieurs années d’expérience au sein de cette structure, j’ai choisi de partir aux États-Unis afin de découvrir de nouvelles opportunités et d'élargir mes horizons professionnels. J’ai décroché un VIA (Volontariat international en administration) chez France Business à San Francisco, une agence qui accompagne les entreprises françaises dans le développement de leurs activités aux Etats-Unis. En janvier 2025, j’ai choisi de me lancer dans l’entrepreneuriat en cofondant avec un ami la start-up Finwize : une solution basée sur l’IA, conçue pour offrir des plans d’action et des recommandations personnalisées en matière de gestion financière. Après six mois de travail, une bonne centaine de clients et malheureusement la séparation avec mon cofondateur, j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’équipe fondatrice d’une autre entreprise de gestion de patrimoine via IA. C’est ainsi que j’ai rejoint Finvest en tant que membre-fondateur — une application qui poursuit une mission similaire : rendre la gestion financière plus accessible et personnalisée. »
Quel a été le déclic qui vous a poussé à créer votre start-up aux États-Unis ?
« J’ai toujours eu l’envie de construire mon propre projet. Ma première expérience professionnelle après l’ENSC m’a donné cette opportunité : j’ai rapidement gagné en compétences, pris des responsabilités, et encadré plusieurs personnes. Cette autonomie m’a conforté dans mon envie d’entreprendre. Partir aux États-Unis s’est imposé naturellement. Pour moi, l’écosystème américain — et en particulier la Silicon Valley — est un univers à part entière qui rassemble des géants de la tech, des marchés dynamiques, et des institutions ouvertes vers l’entrepreneuriat où l’innovation est profondément ancrée, sans parler de la quantité de talents incroyables qui s’y trouvent. Les opportunités y sont nombreuses, que ce soit en matière de carrière ou de networking, grâce à une multitude d’événements et de rencontres. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est l’état d’esprit : les gens sont positifs, font preuve d’un grand optimisme, et l’échec y est pleinement accepté. On me félicite souvent en tant qu’entrepreneur. »
En quoi votre formation à l’ENSC vous a-t-elle aidé dans cette aventure entrepreneuriale ?
« Dans la formation, j’ai trouvé très intéressante la partie conception centrée sur l’utilisateur pour créer des produits, des services ou des applications en se concentrant d’abord sur les besoins et les problèmes des personnes qui vont les utiliser. J’ai également apprécié l’aspect pluridisciplinaire de notre formation qui nous laisse beaucoup de portes ouvertes et d’opportunités. En plus pour les profils produit/business comme le mien les bases tech sont extrêmement valorisables lors des échanges avec les équipes techniques. L’ENSC encourage aussi les expériences à l’étranger. En première année, j’ai pu remplacer mon stage d’initiation par un volontariat de deux mois au Népal. Cette expérience m’a permis de venir en aide à des populations en difficulté et de soutenir une association dans ses activités, et de la conseiller sur son modèle économique. »
Quel conseil donneriez-vous à un·e étudiant·e de l’ENSC qui rêve d’entreprendre à l’international ?
« Entreprendre à l’étranger doit être un projet réfléchi, et chaque pays présente ses propres défis. De nombreux critères doivent être pris en compte : les aspects financiers, le temps à investir, le niveau de stress, mais aussi des considérations personnelles. Ma première recommandation serait de débuter sa carrière dans des petites structures, start-ups, c’est très formateur, et ça permet d’être rapidement responsabilisé et opérationnel. La deuxième chose, c’est d’oser et d’être force de proposition. En deuxième année, à la place de mon stage, j’ai demandé à prendre en stage un étudiant de première année que j’ai managé sur une expérience d’entrepreneuriat que je menais à l’époque, et ça été accepté. Dans l’état d’esprit, il faut être créatif, se « donner la chance de » et aller où les autres ne vont pas. L’entrepreneuriat est un perpétuel questionnement du risque et une suite de décision à prendre, c’est pour cela qu’il est important de s’écouter, et de ne pas toujours prendre en compte l’avis des autres, car ces risques ne sont pas les mêmes pour tous. Ça requiert du temps et de l’énergie, des ressources souvent plus accessibles lorsqu’on est jeune, donc je dirais foncez maintenant ! Ensuite, faire jouer son réseau, ne pas hésiter à contacter directement les anciens élèves, et à démarcher les start-ups, même les grosses entreprises. Mon dernier conseil pour entreprendre à l’international est de s’adapter à la culture locale du pays pour faciliter son intégration et mieux répondre aux attentes du marché. »